CGT et Gilets jaunes en osmose à Lille

Les manifestants, l’air serein, se rassemblent en blocs indivisibles Porte de Paris. Couleurs et drapeaux jouent le rôle de porte-étendard du mouvement, celui des forces ouvrières, de la CGT et des Gilets jaunes. Le mardi 5 février, ces derniers étaient présents à Lille pour afficher leur mécontentement vis-à-vis du gouvernement Édouard Philippe. Retour en images sur ce défilé imprégné de couleurs et de revendications.
On n’est pas des pigeons ! On ne veut pas des miettes.

Par-delà l’adversité

Dès 15 heures, un cortège de 2000 personnes démarre sa traversée dans la ville de Lille. Il est principalement composé d’une alliance de syndicats du Nord avec la CGT comme figure de proue, elle-même épaulée par la présence de Lutte Ouvrière. Des Gilets jaunes complètent le menu. Drapeaux et slogans provocateurs sont de sortie.

Force Ouvrière est de la partie en ce jour de grève nationale. La confédération syndicale a déployé pour l’occasion son armada de gilets et drapeaux rouges.

Très vite, le cortège se retrouve aux abords de la gare Lille Flandres. En poursuivant son chemin par la rue Faidherbe, il se heurte pour la première fois aux forces de l’ordre. Un cordon de CRS se tient place du Théâtre, impassible face aux slogans scandés par les manifestants.

Le pavillon de la liberté et le roi despote 1er

Au cours de la manifestation, drapeaux, affiches et pancartes font office de décorations éphémères et traduisent l’ambiance qui règne dans le cortège : on manifeste contre un système, mais on n’abandonne pas l’humour pour autant !

Ce n’est que vers la fin de l’après-midi que les choses se corsent. Les forces de l’ordre lancent des grenades de désencerclement sur la place du Général-de-Gaulle. Dans la cohue la plus totale, manifestants et civils se confondent. On assiste à des scènes de confrontation entre certaines personnes présentes sur les lieux et la police. Cette dernière est apostrophée avec véhémence.

Derrière les mines déconfites, un regard de fer. Le message est clair : pas de débordements supplémentaires.

« Human after all ». Si les forces de l’ordre sont peu appréciées par le cortège, il n’est pas sans rappeler que derrière les casques, on trouve des êtres humains. Bas les masques !

« Pas de justice ; pas de paix. » Sur la Grand Place, la colonne de la Déesse est marquée par l’empreinte de la mobilisation.

Cette dernière se disperse peu à peu. Cependant, une poignée de manifestants continue son chemin jusqu’à l’arrière de la gare Lille Flandres. Mais très rapidement, les forces de l’ordre encerclent le petit cortège.

Le gaz l’empêche d’avancer, et il termine sa course aux alentours du centre commercial Euralille. Une nouvelle fois, manifestants, policiers et civils se mélangent. Un barrage de CRS achève d’entériner la progression des derniers rescapés du cortège, et c’en est terminé de la manifestation du 5 février.

« Je préfère mourir debout que vivre à genoux » est le véritable leitmotiv de cette journée de mobilisation nationale.

Image de couverture : © Nicolas Farmine pour L’Alter Ego/APJ