Chine, l’écologie comme mantra
Bonjour à tous et à toutes ! La rédaction international de L’Alter Ego a décidé de vous proposer un petit tour d’horizon des événements qui l’ont marquée à l’international en 2018. Pour cette première partie de la rétrospective, nous aborderons certains sujets tels que l’écologie ou encore la question de l’immigration, qui ont ponctué l’an 2018. Nous vous emmènerons également en Chine, au Brésil, au Yémen ou encore au Nicaragua.
Chine, l’écologie comme mantra
Le 29 octobre dernier, la Chine lançait, en partenariat avec la France, un satellite chargé d’étudier les effets du réchauffement climatique sur les océans. Cette première collaboration sino-française marque la volonté chinoise d’être un partenaire majeur aussi bien sur le plan technologique que sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique.
Il faut dire que la Chine a effectué un virage à 180 degrés. Sa croissance économique de 10% par an des années 1990 aux années 2010 n’a pas été sans sacrifice.
Selon une étude de l’université de Berkeley publiée en 2015, passer une journée dans une ville chinoise reviendrait à fumer 40 cigarettes. C’est ainsi 4 000 morts par jour liées à la pollution selon cette même étude. Face à ce constat, le gouvernement chinois a pris des mesures radicales.
L’un des projets les plus symboliques est sans aucun doute la Grande Muraille Verte destinée à freiner la désertification et l’avancée du désert de Gobi. Ce serait en effet la plus grande forêt artificielle au monde. La démesure chinoise se fait sentir aussi dans l’écologie donc. Néanmoins, le projet ne sera pas terminé avant 2074 et reçoit d’ores et déjà beaucoup de critiques quant à son efficacité, de nombreux arbres ne résistant pas à l’implantation artificielle et ne passant pas l’hiver ; mais aussi sur sa pertinence étant donné que les arbres fraîchement plantés puisent l’eau des nappes phréatiques, dans une région déjà relativement aride.
Cependant, les véritables changements écologiques chinois – outre les projets symboliques – restent la volonté du gouvernement d’imposer une croissance plus verte. Les mines de charbon n’ont plus la côte. Aujourd’hui, il est impossible en Chine d’exploiter une nouvelle mine de charbon : le nombre de mines de charbon a chuté de 15 000 en 10 ans. Dans le même temps, la Chine investit massivement dans les énergies renouvelables. Le plan quinquennal présenté en janvier 2017 prévoyait en effet que la Chine investisse 344 milliards d’euro dans l’électricité issue du renouvelable d’ici 2020 : la part du renouvelable dans la consommation électrique sera ainsi de ⅔.
Alors le 1er pollueur mondial est-il devenu champion du vert ? Les résultats sont là : la Chine a atteint les objectifs fixés par la COP21 – réduire ses émissions de CO2 de 45% d’ici 2020 – et cela deux ans en avance ! C’est plus efficace que le Canada, par exemple, qui vient d’annoncer son incapacité à tenir les engagements du traité international. Par ailleurs, ce 1er novembre, la Chine et le Canada viennent de signer un protocole d’entente exhaustif sur la coopération en matière de changements climatiques qui prévoit notamment des groupes de recherches communs sur les technologies respectueuses de l’environnement mais aussi plus de partenariat public privé afin de promouvoir l’efficacité énergétique. Cet accord montre que la Chine est dorénavant un leader sur le plan écologique, et que la détermination de la République Populaire de Chine à agir de manière plus verte ne saurait être remis en cause.
© Julia Galan pour L’Alter Ego/APJ