La rencontre avec Shame
Deux mois de vacances et c’est déjà la rentrée. Replongeons-nous alors tous ensemble, pendant six jours, dans ces festivités estivales avec cette série intitulée « Les carnets du festival ». Nous nous sommes rendues à Cabourg, Mon Amour. Là bas, en Normandie, nous vous avons rencontrés, et discuté avec vous de vos meilleures expériences et de vos galères. Nous avons découvert des artistes, des univers et avons eu la chance de converser avec certains.

C’est en nous dirigeant vers la longue queue des toilettes de Cabourg, Mon Amour, que nous croisons Sean et Charlie Forbes, respectivement guitariste et batteur de Shame, en pause clope. Normal. Le groupe londonien a fait sensation au festival avec leur rock au caractère bien trempé. Il s’est notamment fait remarquer des critiques par leur titre Visa Vulture qui tourne en ridicule Theresa May, l’actuelle Première ministre de la Grande Bretagne. C’est naturellement que nous nous joignons à eux pour leur poser quelques questions.

Comment le groupe s’est-il formé ?
Sean : « On a tous plus ou moins grandi ensemble, puis un été, on n’avait rien de spécial à faire. L’opportunité de former un groupe s’est présentée, puis voilà. Je pense qu’on n’a jamais vraiment eu l’intention d’aller aussi loin, mais on ne se plaint pas ! »
D’où vient le nom « Shame » ?
Sean : « Je pense que c’était le premier qu’on ne détestait pas. »
Charlie : « On détestait tous les autres noms. »
Sean : « C’était celui qu’on détestait le moins à ce moment-là. Je crois qu’on a toujours eu l’intention de le changer, puis on en est arrivés à un point où on s’est dit : « On ne va jamais trouver quelque chose de mieux. ». Et au fil du temps, il nous plaisait de plus en plus, comme une « moisissure » qu’on a appris à aimer. »
Charlie : « C’est juste qu’on ne le détestait pas et maintenant on le déteste encore moins. »
Sean : « Moi je l’aime beaucoup, personnellement. »

Vous connaissez bien la France ?
Sean : « On a joué en France à de nombreuses reprises. »
Charlie : « On adore la France, on y est tout le temps. »
Sean : « C’est comme notre deuxième maison maintenant. »
Lors de quels festivals avez-vous joué en France ?
Sean : « On a fait « Pichfork », « We love green », « This is not a love song », et beaucoup d’autres. »
Quel est le meilleur endroit où vous ayez joué ?
Sean : « La France, c’est génial. »
Charlie : « Je pense que la France est l’endroit où on a la meilleure réception. Le public est moins réceptif en Angleterre. »
Le cadre de Cabourg, Mon Amour vous a-t-il surpris ?
Charlie : « C’est un endroit magnifique, mais ce n’est pas l’endroit le plus ensoleillé. »
Sean : « Je ne peux pas dire qu’on ait déjà eu une aussi belle vue sur la scène. »
Charlie : « Oui, c’est une superbe vue sur la scène. »
Quel est votre festival préféré ?
Charlie : « En France, on a joué lors un festival qui s’appelle « This is not a love song ». C’était à Nîmes, c’était vraiment génial, un de nos concerts préférés. C’était début juin, il y a deux mois à peu près. Je dirai que Pitchfork à Paris était génial aussi. »
Avez-vous déjà connu des galères ?
Charlie : « Bonne question ! On a fait Glastonbury et c’est devenu un peu lourd. On était tous très morts, la basse s’est complètement cassée en plein milieu du concert. Plein de trucs se sont mal passés. »
Sean : « C’était un bon concert quand même. Mais sortir la veille était une erreur. »
Charlie : « Oui, on a trop fait la fête. »
Sean : « On n’était pas au top de notre forme. »
Faites-vous souvent monter des gens sur scène ?
Charlie : « C’était génial ça ! D’habitude, quand on fait monter des gens, c’est un peu gênant, mais elle était à fond ! Elle dansait sur des chansons qu’elle n’avait jamais entendues ! »
Sean : « Moi, je ne pourrais jamais faire ça ! Big Up à cette fille ! On a joué au Grand Journal sur Canal+, et on a essayé de faire monter quelqu’un du public mais il n’a pas du tout aimé. Il ne voulait pas du tout, en plus on était en direct à la télé. C’était assez drôle pour nous, en regardant à nouveau il semble avoir envie de mourir. On l’a mis dans une situation un peu gênante. Désolé mec, si tu écoutes, on est très désolés. »
image de couverture : Shame © Lise escaut pour l’alter ego/APJ