Macron Président : qu’est-ce que cela change pour les jeunes ?
Notre nouveau Président, plus jeune Président de la Ve République, se sent-il concerné par les jeunes ? Peut-on considérer qu’avoir trente-neuf ans équivaut à appartenir à la jeunesse ? Dans son programme, on peut noter quelques réformes concernant les jeunes, qu’elles soient culturelles ou qu’elles concernent l’enseignement supérieur.

La création d’un Pass Culture pour tous les jeunes de 18 ans
Le Pass Culture serait d’un montant de 500€ (lire notre article : « Le Pass Culture, promesse de campagne d’Emmanuel Macron »). Il permettrait donc aux jeunes de bénéficier d’une cagnotte pour aller au musée, au théâtre, au cinéma, à des concerts, acheter des livres ou de la musique. Une application permettra aux jeunes de bénéficier du Pass. Macron compte financer cette mesure « par les distributeurs et les grandes plateformes numériques qui bénéficieront du dispositif ».
Cela pourrait permettre un meilleur accès des jeunes à la culture en leur offrant la possibilité d’augmenter leurs sorties, reste à savoir si ce pass sera limité dans la diversité des choix. Cette réforme pourrait permettre une démocratisation plus large de la culture.
Que se passe-t-il pour l’enseignement supérieur ?
Au niveau de l’enseignement supérieur, le nouveau Président envisage une plus grande autonomie, en permettant aux universités et aux grandes écoles de recruter par elles-mêmes leurs enseignants-chercheurs. Emmanuel Macron souhaite aussi une plus grande transparence des établissements en exigeant qu’ils publient les taux de réussites et les débouchés professionnels de leurs anciens étudiants. De plus, chaque université communiquera les acquis qu’elle estime nécessaires pour pouvoir suivre le cursus proposé.

Une plus grande transparence des établissements permettrait aux jeunes de choisir en connaissance de cause leur orientation, et ainsi d’éviter des désillusions quant aux filières comportant des matières qui sont peu enseignées au lycée comme le droit ou encore la psychologie.
Cependant, ces prérequis constituent une façon de trier les étudiants. La promesse de la fin du tirage au sort de la ministre de l’enseignement supérieur Frédérique Vidal pour la rentrée 2018 annonce bien une sélection pour l’entrée à l’université. Les bacheliers 2018 n’auront donc que deux trimestres pour s’adapter à ces critères sous réserve qu’ils leur soient communiqués dès la rentrée. En effet, le site d’admission post-bac prend en compte les résultats de la classe de première et ceux des deux premiers trimestres de la classe de Terminale. La sélection universitaire faisant débats, il semble peu probable que ces prérequis soient défini dès la rentrée. Ainsi, les bacheliers pourraient être sélectionnés selon des critères qui ne leur étaient pas connus, ce qui pourrait engendrer des frustrations comme lors des tirages au sort.
Investir à moindre frais ?
La baisse du budget de l’enseignement supérieur et de la recherche semble paradoxale. Selon une formule qui lui est chère, Macron veut croire en la jeunesse et en même temps baisser un budget qui lui est allouée. La politique d’austérité gouvernementale devrait pourtant investir dans son avenir, les réformes concernant l’enseignement supérieur nécessiteront de l’argent.

– 331 000 000 €
pour l’Enseignement supérieur et la Recherche
Cette baisse est d’autant plus surprenante si l’on considére la proposition du président à convier les chercheurs américains à venir travailler en France : sans moyens, qui espère-t-il séduire ?
Open bar à la bibli
Le Président aspire à un plus grand accès à la culture en proposant des horaires d’ouverture plus flexibles concernant les bibliothèques. Ainsi ces dernières seraient ouvertes le dimanche et en soirée, s’inspirant donc du modèle américain.
Cela donnera la possibilité aux étudiants de s’organiser de façon plus libre dans leur travail en ayant une plus grande plage horaire pour accéder aux bibliothèques. Des horaires plus souples pouvant s’adapter aux différents rythmes des étudiants (partiels, concours, projets de groupes, examen…)
Ces réformes pourraient donc améliorer la vie des jeunes en se concentrant sur une meilleure égalité des chances notamment en démocratisant l’accès à la culture. Elles s’inscrivent dans la ligne de conduite de Macron, mais reste à savoir comment et quand elles seront effectives. De plus, la réforme d’entrée à l’université s’annonce particulièrement délicate.
image de couverture : © Bash pour l’alter ego/APJ