Trump Président
N’ayant pas été, contrairement à certains, dotée d’une perception messianique quant à l’issue du vote, je suis tombée de haut alors que d’autres sont tombés bien bas.
En ce 9 novembre, les cowboys texans sont massivement sortis de leurs ranchs pour se rendre aux bureaux de vote à bord de leur 4×4 180 chevaux et Donald Trump a été élu 45ème Président des États-Unis d’Amérique. Décidément, cette phrase me fait toujours autant froid dans le dos.
La touffe blonde
Hélas soyons réalistes et cessons la caricature. La touffe blonde n’aurait peut-être pas franchi la porte de la Maison Blanche si elle n’avait compté que sur cet électorat. En effet Clinton, froide et considérée comme une vieille gorgone de la politique a rebuté certains Américains qui voient l’ascenseur social confisqué au profit des plus riches. Les inégalités sociales n’ont pas diminué voire ont augmenté sous la présidence de Barack Obama, et les démocrates l’ont payé au prix fort.
Comme cette chère Cathy (charmante présentatrice blonde) l’a dit la nuit dernière sur la BBC, une bonne partie des Américains sont dégoûtés par cet « establishment » que personnifie Clinton : 30 ans en politique, une bonne dizaine d’années Secrétaire d’État. Cette partie de l’électorat ne lui a jamais fait confiance et l’affaire des e-mails a certainement joué en sa défaveur. D’ailleurs, il est amusant de voir la facilité candide avec laquelle des votes censés être « anti-système » se sont tournés vers un riche milliardaire, fruit justement du système qu’ils critiquent.
Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !
Le plus aberrant est peut – être est la crédibilité que Trump a acquit sur la base de discours protectionnistes véhéments et utopiques : tout-puissant, il empêcherait les délocalisations des entreprises, alors que lui même utilise la division internationale du travail dans son entreprise. Faîtes donc ce que je dis et pas ce que je fais !
N’oublions pas aussi ses magnifiques sorties sur les femmes, objets qu’on n’a qu’à « attraper par la chatte ». Un vrai gentleman !
Finalement, sa verve et son verbe ont eu raison de la schizophrénie de ses arguments et de son absence de programme. Sa saturation des réseaux sociaux et son populisme aggravé ont réussi à séduire une partie des Américains. Une partie et non la majorité, puisqu’il se trouve que Clinton comptabilisait plus de voix que Trump, mais du fait du système électoral, il se trouve vainqueur.
IMAGE DE COUVERTURE : Photo by Stefano Montesi/Corbis via Getty Images