Un instant de bonheur
L’Huma
Il est un lieu où toute l’humanité dans sa plus complexe diversité se retrouve pour s’embrasser. Il est un lieu où l’improbable côtoie le réel, où l’impossible n’est que traître mot, un lieu où les différences ne sont que poussières. Une fête d’une splendeur inouïe tant par ses valeurs que pour sa ferveur. Une fête où toutes les religions s’effacent au profit de l’action commune. Ce lieu, cette fête bien réelle, se déroule chaque année à la Courneuve (93). Le plus grand rassemblement populaire d’Europe, rassemble près d’un demi million de personnes. Politiques, musiciens, festivaliers, tous ont accepté de vivre et de donner de leur temps à l’humanité. L’Alter Ego y a donc pris ses quartiers durant le weekend, micro en main et appareil photo prêt à être dégainé.
Jour 1
Dès notre arrivée le vendredi soir, l’atmosphère, pareil à aucun autre festival, nous empara. Les abords de la fête étaient bondés, il était difficile de se frayer un chemin. Une vague humaine se dirigeait dans un même sens. On devait suivre. Plus loin, on pouvait apercevoir les forces de l’ordre – en nombre – qui assistaient impunément à ce cortège populaire. Une brève fouille, une légère palpation, un bracelet au poignet, « l’accred » autour du cou et nous voilà présents à la Fête de l’Humanité. La grande scène nous attendait, The Avener, le Dj émérite français, était celui que tout le monde voulait voir.
Mojitos
De part et d’autre, des baraquements où leurs hôtes ne cessent de proposer tout au long du weekend de se joindre à eux pour partager un mojito et parler politique. Après un, deux, trois… quelques verres de ce doux breuvage* nous parvenons à la grande scène où la magie allait s’opérer d’un instant à l’autre. On nous fit entrer avec les autres photographes en devant de scène. Derrière nous, une foule immense. Les premières notes de l’intro s’accompagnent d’un cri unanime du public. The Avener apparait et c’est parti pour un show d’une heure trente. Le Dj reprend ses plus grands mix. Du bon son, de bonnes vibes, cela envoie dans tous les sens. Il est temps pour nous de laisser la magie opérer, de se mêler à la foule et d’en profiter. Le programme du lendemain est chargé : meetings politiques, concerts, interviews…

Jour 2
De retour à « l’Huma » ce samedi 10 septembre pour suivre l’intégralité des meetings politiques. Notre itinéraire nous mena tout d’abord à « l’Agora de l’Humanité », haut lieu de la manifestation où se déroulent tout au long du weekend les grandes interviews ainsi que les grands débats avec les principaux personnages politiques qui participent à la fête. Jean-Luc Mélenchon fut le premier à monter sur la scène. Attendu par de nombreux militants acquis à sa cause, le co-fondateur du Parti de gauche n’eut aucun mal à obtenir applaudissements et sollicitations. Il en fut tout autre pour ceux qui lui ont succédé. Nous laissons donc les politiques s’affronter pour retrouver Joey Star et son ami Nathy sur la grande scène. Joey natif du « 93 » exprima tout son plaisir de se retrouver sur cette scène pour la première fois. Les mauvaises langues dresseront la liste des défauts de Joey Star et pesteront dans son dos, mais son amour pour son public ne fait nul doute. Tournée générale de rhum offerte aux premiers rangs.

Le Dieu
Vint l’heure du « Dieu » de la chanson française de se pointer sur la grande scène. Michel Polnareff, renvoyant les journalistes à l’autre bout du parc pour éviter toute photo, a livré un concert sans grand dévouement personnel, bien qu’il fut menacé par l’organisation de coupure d’électricité si le spectacle s’éternisait de trop.
Il est temps pour nous de dresser le bilan de cette 81ème édition. Une fête de l’Huma plus belle que jamais, laissant l’espoir d’un monde plus solidaire, plus démocratique, plus libre. « 3 jours pour réinventer le monde » : voici le pari lancé chaque année par les organisateurs de la fête, pari relevé pour les quelques centaines de milliers de personnes qui ont parcouru ses ruelles cette année.
* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé
image de couverture : © Bash/APJ